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Identités et gouvernance en Afrique

Mapinduzi est un mot swahili qui signifie, transformation sociale ou chan-gement profond. C’est ce nom que les membres fondateurs ont choisi pour dénommer ce groupe qu’ils considèrent comme un think tank ou un labo-ratoire de production d’idées en vue de contribuer à la construction et au développement de l’Afrique.

Mapinduzi au départ réunissait en son sein des hommes et des femmes provenant du monde du développement, des univer-sitaires /chercheurs, et s’élargit actuellement à de personnes travaillant dans le secteur des médias et des décideurs politiques … etc. Jusqu’ici Mapinduzi a eu quelques petits financements du Service protestant de développement, EEDAllemagne (aujourd’hui Pain pour le Monde-EED). Dans sa stratégie de production, Mapinduzi organise des ateliers ou ren-contres de production d’idées et incite ses membres et tous ceux qui sont invités ou impliqués à capitaliser et à écrire des papiers qui sont par la suite publiés suivant des thèmes rigoureusement sélectionnés. Après ses deux pre-mières publications sur l’analyse du contexte et les 125 ans de coopération entre l’Europe et l’Afrique, le troisième chantier retenu porte sur les identités et la gouvernance en Afrique.

C’est dans le cadre du travail lié à cette troisième thématique qu’un ate-lier de réflexion et d’échanges s’est tenu à Dakar du 26 au 28 Février 2013. Les participants venaient du Mali, du Niger, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, de la RDC, de l’Allemagne et du Luxembourg. Il y avait en plus une contribution de la Sierra Leone. Dans ce numéro des Cahiers du Mapinduzi 3, nous voulons partager les textes présentés et/ou envoyés, les points saillants des échanges et discussions pendant l’atelier. Les questionnements suivants ont été mis en avant à Dakar :

  • Comment gérer au mieux la virtualité de l’identité ethnique face aux identi-tés irréductibles ?
  • Comment articuler les identités dans l’identité de l’Etat-Nation ?
  • Quelles réponses trouver aux identités émergentes (Jeunes urbains, métis-sage, nouveaux villages) ?
  • Comment traduire une vision africaine de la gouvernance dans un monde globalisé ?
  • Quelle place accorder aux techniques d’information et de communication dans la construction d’une culture nationale consensuelle ?
  • Comment faire des langues nationales des vecteurs d’intégration nationale et/ou régionale ?
  • Comment faire émerger la conscience de la chose publique ?
  • La terre n’est traditionnellement pas un bien marchand. Qu’est ce qui fait que cette situation se répand de plus en plus ?
  • Nos cultures sont de plus en plus confrontées à une culture mondialisée. Quelles en sont les conséquences pour la gestion de la chose publique ?
  • « La main qui donne est au dessus de celle qui reçoit » : l’approche d’appui aux actions de développement n’est-elle pas en cause ?
  • L’offre publique du service de sécurité est défaillante – Comment faire la réforme du secteur de la sécurité en respectant les valeurs de citoyenneté ?
  • Les politiques de sécurité dans la perspective d’intégration et de coopéra-tion régionale – Comment créer des politiques qui tiennent compte de cela, en lien avec les nouveaux phénomènes de cyber-criminalité et criminalité interrégionale ?

Trois grandes conclusions qui constituent en même temps des champs de recherche et d’action se sont dégagées des débats :

1. La non fonctionnalité et la déliquescence de l’Etat sont des facteurs essentiels de l’exacerbation des conflits identitaires

  • Les systèmes de gouvernance importés et hérités de la colonisation ont échoué.
  • Les formes traditionnelles de gouvernance : ne pas les mystifier ni les momi-fier.
  • Ne pas chercher des modèles dans le passé, ni à l’étranger : il faut donc inno-ver (bricoler) à partir de tout ce qui est à notre disposition.
  • L’absence de politiques appropriées de gestion des ressources crée des con-flits souvent définis comme identitaires.
  • Un travail de réforme et de professionnalisation au niveau des services de l’Etat s’impose.

2. Il faut partir des réalités complexes et multiples :

  • D’abord les connaître et les analyser (en acceptant ce qui nous irrite).
  • Prendre en compte les redevabilités multiples et les légitimités diverses.
  • Travailler sur les relations entre les décideurs, les institutions et les populations.
  • Prendre en compte les spiritualités multiples et les mimétismes déclenchés par les importations de tous genres.

3. Nous voulons construire une citoyenneté à partir de nos identités multiples

  • Travailler sur les métissages et les racines (reconnaître les nouveaux repères : Urbains, nouveaux villages…)
  • Quelles implosions pour une défragmentation des sociétés ?
  • Nation ou communauté de destin ?
  • Identifier des éléments de mobilisation des populations par rapport à l’appartenance à un espace, à une communauté, à un Etat. Mapinduzi Unit compte travailler sur ces points et approfondir les liens avec l’action de terrain des uns et des autres.

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Flaubert Djateng
Christiane Kayser
Bafoussam, Les Barthes, mai 2013

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