Responsabilité et solidarité pour sauver des vies
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mai 1, 2020
ACCOMPAGNEMENT DES JEUNES DANS LE NDE / LE TRAVAIL DE PAIX D’APADER-CAMEROUN SE FAIT AUSSI AUTOUR DU FEU
ACCOMPAGNEMENT DES JEUNES DANS LE NDE / LE TRAVAIL DE PAIX D’APADER-CAMEROUN SE FAIT AUSSI AUTOUR DU FEU !
juillet 14, 2020
Responsabilité et solidarité pour sauver des vies
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ACCOMPAGNEMENT DES JEUNES DANS LE NDE / LE TRAVAIL DE PAIX D’APADER-CAMEROUN SE FAIT AUSSI AUTOUR DU FEU
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AUTONOMISATION DE LA JEUNE FILLE / FEMME DÉFAVORISE ET RÉSILIENCE DES POPULATIONS A L’EXTRÊME-NORD CAMEROUN

La situation d’insécurité au Cameroun a touché indifféremment les régions septentrionales et les régions dites anglophones. Le cas de la région de l’extrême-Nord où les populations font face à plusieurs difficultés : le manque d’infrastructures, le problème difficile d’accès à l’eau, les épidémies, la famine, la sous scolarisation et l’éloignement de la région du centre des décisions des pouvoirs administratifs. Cette situation place beaucoup des personnes dans la vulnérabilité parmi lesquelles les jeunes filles et les femmes. Les aléas climatiques et les attaques des membres de la secte Boko Haram ont fragilisé le tissu social et économique locale.

Une fragilité structurelle et économique qui accroît la vulnérabilité des populations déjà en proie à plusieurs calvaires.

La situation d’insécurité est encore plus touchante lorsque beaucoup des communautés sont en proie aux exactions des membres de la secte Boko Haram. Les communautés villageoises sont beaucoup plus touchées. Les conditions des jeunes filles et des femmes ne sont point reluisant dans ce contexte. Souvent violées ou prises en otage ou à défaut d’être abandonnées par les pères de famille, beaucoup de femmes vivent plus la précarité que les hommes.

Le tissu économique comprend en grande partie les activités informelles où les femmes exercent plus dans la région à la quête d’un minimum de revenu pour assurer les besoins des enfants. Les échanges commerciaux transfrontaliers à partir desquels vivaient la plupart des familles de l’Extrême-Nord ont connu un coup d’arrêt. Dans cette chaîne de transaction se trouvent les femmes qui mènent ces activités génératrices de revenu soit solitaire ou en groupe. Le terrorisme a laissé des stigmates variés au sein des populations : les personnes déplacées, veuves, orphelins ; les filles mères, la famine. Le cas des déplacées internes dans les communautés de Ouro Tada dans le Mayo Tsanaga , de Igawa à Mémé dans le Mayo Sava et des filles mères à Salak Maroua.

Pour Boukar Hallassan, habitant à Memé « lors des attaques par les membres de la secte Boko Haram dans les villages frontaliers, beaucoup de femmes ont fui avec les enfants, les hommes ont été tués pour la plupart. L’arrivée massive des familles et beaucoup plus des veuves a poussé le chef du village de Memé à leur attribuer des espaces pour des abris de fortunes à Igawa 1 et Igawa 2 où résident 1700 ménages déplacés».

Bien que les organisations onusiennes se soient occupées des réfugiés nigérians à l’Extrême-Nord Cameroun, nombreux sont les personnes déplacées internes non prises en charge dans l’accompagnement à la réinsertion. Ces communautés se retrouvent avec la population hôte ou dans des zones périphériques des villages, zones qui servaient de pâturage ou d’agriculture aux autochtones. L’Extrême-Nord Cameroun a un taux de
croissance démographique de 2,6%1 par an. Cette croissance démographique est favorisée par des pratiques socioculturelles telles la polygamie, les mariages précoces dans des conditions de tables maigres et de lits féconds pour la plupart des foyers.
La présence des déplacés internes, le côtoiement des forces et maintiens de l’ordre ont créé un foisonnement de population et des promiscuités qui ont exposé beaucoup des filles et des veuves à la précarité de la vie. Le cas de la localité de Salak2 et ses environs où 262 filles mères ont été recensées dans les familles touchées. Ces jeunes filles mères se sont retrouvées victimes indirectes de la guerre.

Œuvrer à la conscientisation et l’appui à la réinsertion des filles mères et les veuves touchées par la guerre.

A la pauvreté structurelle vécue par l’ensemble des populations dans les communautés à l’Extrême-Nord, s’est ajoutée l’insécurité qui a plongé beaucoup de familles dans la précarité. La recherche de la paix et le développement au sein des communautés nécessite de connaître les réalités et les potentialités endogènes dans ces milieux. L’humain est placé au centre des actions de développement contemporain. Dans le souci de rehausser le niveau de vie des familles touchées par les affres de la guerre, le Saare Tabitha a entrepris de mener des activités aux profits des filles, femmes vulnérables. La dignité humaine est plus affectée chez beaucoup de jeunes filles et femmes. Elles sont chargées de la petite enfance et dans beaucoup de cas de l’assurance des besoins nutritionnels pour le cas des veuves.
L’encadrement des groupes des jeunes filles et femmes vulnérables dans un contexte de pauvreté et d’insécurité sociale donne la lueur de cerner les besoins généraux et spécifiques qui sont pratiquement réalisables à court et
moyen terme.

Redonner l’espoir et favoriser la resocialisation

L’animation, la constitution des groupes et la mise en commun des besoins des femmes lors des séances de conscientisation a permis de ressortir des axes d’appui à la résilience des filles et femmes. Le petit commerce, la transformation et la vente des produits de l’agriculture, l’élevage des petits ruminants. L’appui aux communautés des déplacés internes est en train de générer des ressources et des valeurs ajoutées aux produits locaux. Cette action a facilité la resocialisation des membres des communautés des déplacées internes et les échanges compatibles avec les communautés hôtes à Ouro Tada, banlieu de Mokolo dans le Mayo Tsanaga et à Igawa non loin de Mémé dans le Mayo Sava.

En ce qui concerne les fille-mères, la reprise de l’estime de soi s’observe à travers les séances de causeries éducatives, les animations et la mise à disposition des kits d’appuis pour l’accompagnement à l’insertion. Lors de leur passage au défilé de la dernière édition de la journée internationale de la femme, les filles mères ont brandi leur plaque d’association. Un geste qui a attiré l’attention des autorités locales pour la prise de conscience de leur situation. Leur formation et leur imprégnation en groupe dans les activités génératrices de revenu ont facilité la mise sur pied d’un restaurant local géré par les membres du groupe. Des actions qui doivent les rendre
autonomes et participatives comme actrice de développement dans les communautés mais aussi et surtout comme appui en transformation sociale, culturelle et morale à travers un cadre idéal de concertation pour une meilleure insertion socio économique.

Teswé René (Chargé des Programmes du Saare Tabitha)

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